NuméroIssues 05
Mai 2023

Objets et patrimoines des Grassfields : au-delà de la matière… en quête de chair

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Arts de cour des Grassfields et collections coloniales au prisme du matrimoine.

Bansoa Sigam

La métamorphose de l’objet dans le rite des jumeaux chez les Yémba à l’Ouest-Cameroun

Darice Malabon

L’architecture nobiliaire à Bayangam : produit de l’environnement et expression du pouvoir

Josué Modjom Tchuenchié

Le serpent bicéphale bamoun : fondements historiques, ontologie du pouvoir et représentations

Ludovic Boris Pountougnigni Njuh

Biens royaux. Anthropologie et histoire de l’institution bamiléké du trésor

Franck Beuvier

Des objets en excès et des [im]possibilités à décoloniser les musées

Rossila Goussanou et Fogha Mc Cornilius Refem

Objets vivants

Gérard Macé

Introduction
Vue aérienne de la chefferie Bamendjou, siège et résidence officielle du gouvernement du royaume dirigé par un Fo. L’agencement des espaces reflète l’organisation sociopolitique hiérarchisée de la cour royale. On distingue du haut vers le bas : l’entrée de la chefferie, les quartiers des épouses, la grande case, le musée, le palais/réserve et les quartiers privés du roi où l’on conserve une partie des biens coutumiers interdits d’accès. © Tchatchouang et Biegaing, février 2022.

Remarquable par la densité de sa population et le nombre important de ses anciens royaumes et chefferies, la région écologique des Grassfields au Cameroun est un haut lieu de l’art africain. Le terme « Grassland » ou « Grassfields » recouvre les régions administratives de l’Ouest, du Nord-Ouest et la frange nord de la région du Sud-Ouest (Département du Lebialem) du pays. Il regroupe les chefferies d’expression anglophone (Nord-Ouest et Lebialem) et celles d’expression francophone (chefferies bamiléké et royaume Bamoun). Ce découpage linguistique et territorial est un héritage de la colonisation (Saha/Kouesso 2017, p. 29). Ses productions sculpturales et ses pratiques culturelles inspirent depuis longtemps la convoitise de nombreux amateurs d’art africain. De même, il existe dans la région tout un tissu de structures de préservation et d’usages de ces artéfacts. En effet, ils sont conservés en différents lieux dans les chefferies – siège du gouvernement du royaume dirigé par un Fo (roi, Fon au pluriel) et sa résidence officielle –, les familles et les musées. C’est pourquoi de nombreux objets ont un statut ambivalent, à la fois objet de coutume et objet de patrimoine. Autrement dit, ils relèvent à la fois du paradigme coutumier et du paradigme muséal. De ce fait, cela pose des défis liés aux enjeux de protection, de conservation et de valorisation qui se manifestent par des logiques parfois contradictoires. Par exemple, les objets sont conservés par différents acteurs sociaux comme les Fon, les Mafo (reines-mères), les Magni (mères de jumeaux), les notables, les membres des associations coutumières, les serviteurs royaux, les responsables et personnels des musées. Qu’est-ce qui fait patrimoine aujourd’hui, au regard des artefacts d’origine des Grassfields conservés dans les collections muséales de la région, et de ceux détenus dans les chefferies et royaumes ? Comment appréhender la pluralité d’identités, de régimes de significations et de valeurs qui caractérise ces objets et les pratiques qui les accompagnent ?

Ce cinquième numéro de la revue Trouble dans les collections réunit des chercheurs et chercheuses établis dans différents pays (Cameroun, Sénégal, France, Suisse, Allemagne) autour de la question des objets et patrimoines des chefferies et royaumes des Grassfields du Cameroun. L’objet est entendu ici au sens de Duncan F. Cameron (1968), comme un real thing soit une chose réelle qui appartient encore à la vie. Les objets des Grassfields sont connectés à l’institution de la chefferie, où ils passent entre les mains de spécialistes assermentés qui les activent, les désactivent et les réactivent en fonction des besoins. Ils peuvent être chargés coutumièrement par des personnes qualifiées ou de manière performative pendant leur fabrication et leur mise en scène. Ainsi, à cause de leur dynamisme social, faits d’allers-retours permanents dans des usages et mises en situations multiples, les objets des Grassfields sont dits « vivants ».

Pour le sculpteur Tapondjou dit Tato, un objet vivant est une fontaine d’énergie dans lequel l’artiste et/ou l’utilisateur insufflent une pensée, une attitude ou un vœu. Cette pensée devient l’âme de l’objet et est censée le suivre tout au long de son existence1. S’il exprime la poésie qui lui a donné naissance, il est amené à se métamorphoser (Souleymane Bachir Diagne 2022 ; Clémentine Deliss 2020 ; André Malraux 1957) en raison de son implication continue dans les interactions sociales. Ainsi, tout objet porte une gamme de valeurs en constance évolution qui constitue sa signification (Riegl 1903 ; de la Torre 2002, 2013).

L’objet forme la matrice physique, l’ossement, le squelette (Kasarhérou/Malick Ndiaye 2021), la partie visible de la culture. En faire l’étude ne peut avoir de sens que si l’on tient compte de la pluralité des points de vue, et si l’objet est (re) placé dans le contexte de ses interactions sociales. Autrement dit, il s’agit d’étudier les significations multiples de l’au-delà de l’objet (Mbembe 2020), afin de ressortir les valeurs qui le caractérisent. En outre, cette approche autorise la circulation des idées et le partage des émotions (Macé, dans ce numéro). Il en va de la diversité des identités qui singularisent l’objet, à la croisée de la culture matérielle (ossement, squelette) et de la culture immatérielle (chair). Ainsi, lorsqu’on « […] le considère comme un concept relationnel entre le matériel et l’immatériel, [l’objet] acquiert la capacité de se charger de sens multiples, de se modifier au fil du temps et d’appartenir à des groupes différents » (Turgeon 2003).

Un objet est finalement le produit d’hybridations successives. En effet, les tendances récentes de l’historiographie africaine attestent du rôle central accordé aux circulations et au dépassement des cadres géographiques, historiques et conceptuels, créés par la colonisation et entretenus depuis. Pour ce faire, plusieurs chercheurs (Warnier 2017, Fauvelle 2018 et 2019, Mudimbe 2021 [1988], Abwa 2020, Agawu 2020, Bachir Diagne 2022) montrent que l’écriture de l’histoire de l’Afrique doit s’inscrire dans la longue durée. Dans le même ordre d’idées, l’exposition L’Afrique des routes (musée du quai Branly-Jacques Chirac, 30/01-12/11/2017), conçue par Gaëlle Beaujean et Catherine Coquery-Vidrovitch, a retracé une histoire de la circulation des humains, des richesses et des idées, sur plusieurs siècles. Tout comme les autres sociétés, les Grassfields et leurs objets ne sont pas statiques : ils sont en mouvement.

Pour mieux cerner la question des objets pris dans les interactions sociales – elles-mêmes génératrices d’identités plurielles –, nous nous appuyons sur les travaux de Peter van Mensch (1992), qui considère trois types d’identités – et donc d’informations – liées à un objet : son identité structurelle ou physique (sa composition, les techniques de construction, la morphologie générale, etc.), son identité fonctionnelle (les différentes fonctions que l’objet a pu remplir au gré des usages) et son identité contextuelle (ses relations avec son environnement ou la conjoncture qui lui donnent un relief particulier).

L’objectif de ce numéro est de contribuer à la réflexion sur les objets vivants et patrimoines des Grassfields, en s’appuyant sur différentes approches disciplinaires. Le profil des contributeurs et contributrices retenus (architecte, anthropologue, conservateur, historien, muséologue) ; les sujets qu’ils ont choisi de traiter et la manière dont ils s’en saisissent permettent de décentrer le regard sur la question des objets par rapport à la tendance actuelle qui fige les objets présentés dans les expositions. Aussi, les textes réunis dessinent-ils d’autres voies d’analyses et d’interprétations de la culture matérielle et immatérielle des chefferies et royaumes des Grassfields, suivant la posture adoptée : historique, anthropologique, symbolique, intersectionnelle, etc. Pour ce faire, ce numéro thématique aborde les questions suivantes : comment faire entendre les voix des chefferies et royaumes Grassfields sur leurs artefacts et pratiques ? Qu’est-ce qui fait la valeur symbolique des objets de coutume et du patrimoine aux yeux des populations villageoises et comment est-elle justifiée ? Dans quelle mesure les questions décoloniales – impliquant la considération des relations de pouvoir et la voix de l’autorité (Kreps 2006, 2011 ; Snoep 2020) – croisent ou se greffent sur celles intéressant le patrimoine des Grassfields ? Enfin, quels rapports à l’histoire, au patrimoine, au dialogue entre les anciennes nations colonisatrices et les représentants des populations, sont envisagés dans la région ? De ces interrogations, émergent des zones de tension et des espaces de confrontation, consécutifs à l’histoire et aux interractions.

Une première ligne de tension se dessine avec la requalification des objets des Grassfields, désormais entrés dans le champ du patrimoine. Or, fondamentalement, un bien coutumier n’est pas nécessairement un bien patrimonial. Plus exactement, peut-on parler de requalification ou au contraire de création d’une nouvelle catégorie d’objets estampillés « patrimoniaux » ? Comment les distinguer, sachant que nombre de biens royaux des chefferies sont susceptibles d’être présentés dans les musées locaux (Dschang, Foumban, cases patrimoniales/musées de chefferies) ? À cet égard, une étude rétrospective et prospective des biens royaux permettrait de mieux cerner l’évolution de l’institution du trésor, délibérément confondue aujourd’hui avec celle du patrimoine (Beuvier, dans ce numéro).

Des tensions se manifestent aussi dans les domaines esthétiques et techniques. Elles peuvent être exacerbées (volonté de domination, relation asymétrique, spoliations) ou apaisées (dialogue, coopération, échanges). Ces tensions sont à mettre en relation avec l’histoire politique de la région et l’histoire coloniale, qui, toutes deux, font la part belle au modèle occidental du patrimoine, ignorant souvent les perceptions et conceptions locales en la matière.

Cependant, ce legs (malgré lui), ce patrimoine historique conservé pour l’essentiel dans les collections occidentales, s’avère, paradoxalement, gage de continuité, car il est aussi une source documentaire pour les chefferies et royaumes. Dans le même temps, la restitution n’efface pas la dépossession vécue par les populations villageoises. Les discussions sur les restitutions se font d’État à État et impliquent très peu les communautés locales, fragilisées par l’absence prolongée du patrimoine historique. En ce sens, l’histoire des objets querellés vue d’Afrique fait figure de dette, que l’Europe doit solder.

Avec la vague patrimoniale actuelle portée par les ONG, la préservation et la valorisation des biens des Grassfields posent des défis majeurs. Cela tient notamment à la prédominance d’une vision européanocentrée de la conservation dans la région, qui se manifeste par la gestion bureaucratique du patrimoine (Tchatchouang Ngoupeyou 2022). La mise en patrimoine engendre contradictions, désaccords et malentendus sur sa nature, entre ce qui fait patrimoine pour les populations villageoises et ce qui est présenté par les Fon/rois comme patrimoine avec des objets de coutume convertis en objets de musée. Or la valeur symbolique attribuée par les populations aux objets patrimoniaux s’avère délicate à appréhender comme le montrent les contributions rassemblées ici.

Cette situation est liée à l’histoire des chefferies. Il y a d’abord un paradigme ancien, antérieur à la colonisation. Il s’est construit sur la base de la vision locale des biens de la coutume, entendus comme dépositaires de règles qui régissent l’institution de la chefferie. Sur celui-ci, s’est greffé le regard européen pendant la colonisation : c’est le deuxième paradigme observé dans les chefferies. Ce regard est le fruit d’une triple expérience coloniale au Cameroun, marquée par plusieurs couches successives d’apports exogènes. L’accession du pays à l’indépendance en 1960/1961 n’est pas synonyme de rupture avec l’héritage colonial. Il s’est maintenu, y compris au niveau des biens culturels, en raison de l’intensification du marché international de « l’artisanat de coutume ». Cette situation a généré le développement d’un marché de l’artisanat dans la région pour répondre aux demandes européennes. Ce qui a conduit à l’introduction massive de « faux traditionnels » (Malaquais, conférence 2015) dans les chefferies et royaumes. Ce phénomène s’est amplifié à la faveur des politiques de développement des musées, financés dans le cadre de l’aide institutionnelle, souvent européenne. Dès lors, on assista à la transformation du statut de l’objet de coutume avec des interpénétrations entre leurs significations premières et leurs nouveaux statuts (Merleau-Ponty 2017, p. 17). Tout ceci a contribué, d’une part, à perpétuer une vision dogmatique et normative de la chefferie et des biens coutumiers, et, d’autre part, à stimuler une réinvention de la culture faite par les ONG et les Fon affidés. Elle se manifeste aujourd’hui au travers de la surenchère patrimoniale.

Lorsque les contextes de vie des objets sont étudiés, ils révèlent les multiples interpénétrations entre différents systèmes de valeurs et montrent la manière dont est pensée leur agentivité (Gell 2009, p. 8). Ainsi, le va-et-vient entre mise en musée et usage coutumier peut-être l’occasion « […] de confronter les considérations des différents acteurs, de réfléchir à la complémentarité des statuts, mais aussi à ce que fait le musée aux objets […] » (Le Calvé 2022). En effet, ce qui motive la sortie des collections renseigne sur la perception des œuvres, tout autant que le fait le récit muséal (ibid.). Quelles sont les valeurs successives affectées aux objets de coutume (qui croisent le champ du patrimoine) au fil des époques, des contextes ? Quelles sont les personnes qualifiées pour en disposer ? Quels sont le sens et les usages qu’elles leur affectent ? Comment ces biens évoluent-ils au cours de l’histoire et quelles sont les mesures prises pour les protéger – au fil du temps – suivant les valeurs qu’on leur affectent ?

Les objets vivants sont porteurs et diffuseurs de puissances agissantes qui prennent du pouvoir par rapport aux regards ou aux multiples valeurs qu’on leur assigne. Ainsi, les objets sont par essence polyphoniques, mais aussi pluristatutaires (Le Calvé 2022) et interagissent dans de multiples situations. Par exemple, la fabrique de nouveaux sens peut être liée à l’incorporation d’objets précieux (perles, cauris, ivoires, pierres rares) dans la fabrication des biens coutumiers. Mais le phénomène le plus marquant depuis le contexte colonial et dans les logiques actuelles d’échanges postcoloniaux, est la transformation des objets rituels en objets-marchandises (Bondaz 2019) par des processus complexes qui ont permis (ou permettent) leur conversion en œuvres d’art destinées aux musées ou aux collectionneurs.

Les articles contenus dans ce numéro s’appuyent sur des études de cas ou des propositions théoriques neuves. Ils parlent de savoir-puissance (Bansoa), de resocialisation et de métamorphose de l’objet (Malabon). Ils mettent en avant la pluralité des identités qui les façonnent et nous enseignent que les rituels ne sont jamais figés, évoluant comme les objets utilisés. Pourtant, les discours idéologiques, coloniaux et postcoloniaux, ont tendance à les essentialiser. La récente exposition Sur la route des chefferies du Cameroun. Du visible à l’invisible (musée du quai Branly-Jacques Chirac, 05/04-17/07/2022) constitue à ce titre un cas d’école. Le discours lénifiant sur les chefferies et leurs objets y fut porté à son paroxysme2. Cette exposition nous interpelle sur le rôle dévolu au chercheur à l’heure du tout patrimoine et de la collusion des intérêts entre les acteurs institutionnels/associatifs et l’élite coutumière dans la gestion des affaires de la chefferie. Si des chercheuses et chercheurs ne rectifient pas ce récit édulcoré de la tradition, la vague patrimoniale actuelle génèrera à coup sûr de nombreuses contradictions et contre-récits. Pour limiter les éventuels dégâts de cette patrimonialisation vénale, les recherches sérieuses sur les chefferies et royaumes des Grassfields sont à encourager. Elles pourront s’appuyer sur le travail fourni dans le passé par Delarozière (1950), Hurault (1962), Tardits (1980), Lecoq (1953), Gebauer (1968, 1971 et 1979), Geary (1984), Warnier (1983 et 1985), Harter (1986), Perrois (1993), Perrois et Notué (1997), Malaquais (2002), Galitzine-Loumpet (2006, 2013), Beuvier (2014, 2016 et 2019), Notué et Triaca (2005)3, Saha et Kouesso (2017), Tchatchouang Ngoupeyou (2022)4. À partir d’une approche décentrée, il convient d’initier de nouvelles analyses si l’on souhaite mieux saisir le sens des objets de chefferies en révélant les manques de la patrimonialisation, les personnes exclues, les effets pervers, les effets d’aubaine, les exagérations, l’inadaptation de l’expertise des ONG, le contrôle du discours officiel par les Fon, les trafics des biens royaux, etc. Dès lors, il sera possible d’envisager des solutions afin de développer une gestion intégrée du patrimoine des Grassfields en plaçant le paradigme participatif au cœur des actions.

En variant les angles d’approche et les échelles, les études réunies traitent d’objets-valeur à partir d’une approche genrée qui interroge le matrimoine (Bansoa), en soulignant les généalogies matrilinéaires et les pratiques féminines souvent passées sous silence, les prérogatives coutumières féminines (Malabon), les biens et les emblèmes royaux (Beuvier, Pountougnigni Njuh), l’architecture nobiliaire (Modjom Tchuenchié), la question des restitutions sur fond de mise en patrimoine et de décolonisation (Goussanou et Refem). Elles éclairent différemment, mais de façon complémentaire, des manières savantes ou particulières de penser le passé et le rapport aux biens culturels. Plusieurs thèmes transversaux se dégagent au fil des textes : les conceptions locales des objets et de leurs rôles ; les modes de transmission de la culture matérielle ou des savoirs ; les tensions générées par un « tout patrimoine » pensé sur un modèle occidental ; l’émergence de la notion de matrimoine, envisagée sous l’angle d’une double trajectoire : entreprise de collecte et mise en valeur des biens de femmes.


  1. Entretien réalisé avec Jean Tapondjou dit Tato, artiste sculpteur et notable à la cour royale de Foto (novembre 2020 et 2022). 

  2. Sur les critiques adressées à cette exposition, voir Beuvier 2023, Galitzine-Loumpet 2022, Betzogo Etongo et al 2022 ; Mosaïques n° 100 – août 2022, pp. 2-4. 

  3. Ils ont publié à 5 Continents Éditions (2005 et 2006), quatre catalogues de musées : Baham : Arts, mémoire et pouvoir dans le royaume de Baham ; Bandjoun : Trésors royaux du Cameroun ; Babungo : Treasures of the sculptor kings in Cameroon ; Mankon : heritage and culture from Mankon Kingdom. 

  4. Cette liste n’est pas exhaustive. 

Bibliographie +Bibliography +

Abwa, Daniel, Écrire et enseigner une histoire des vaincus pour une Afrique qui gagne, Yaoundé, CLÉ, 2020.

Agawu, Kofi, L’imagination africaine en musique, Cité de la musique-Philharmonie de Paris, 2020.

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Beuvier, Franck, Tchatchouang Ngoupeyou, Honoré, « Préciosité des biens coutumiers au Cameroun », Gradhiva,  n° 30, 2019, pp. 110-127.

Betzogo Etongo et al, « Restituer le patrimoine ou le déporter de nouveau : quand “La route des chefferies du Cameroun” mène au Musée du Quai Branly – Jacques Chirac en 2022 », Vestiges : Traces of Record, Vol 8 (1), 2022, pp. 44-58.

Bondaz, Julien, « Le caractère marchand du fétiche et son secret. L’art de profiler les objets chez les antiquaires ouest-africains », Gradhiva, n° 30, 2019, pp. 70-91.

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Honoré Tchatchouang Ngoupeyou

Crédits images :Credits images :

Vue d’une partie de l’exposition « Sur la route des chefferies du Cameroun. Du visible à l’invisible », Musée du quai Branly, 05.04-17.07.2022.

D. Malabon, Fotsem-Lessing (Foréké-Dschang), 11-08-2017.

Cadres de portes d’un abri protocolaire (ko) de dignitaires au sein de la chefferie Bayangam.

Le Musée des Rois se dresse au cœur de la « cité des arts », Foumban, à côté du palais royal. Photo HTN, 2022.

Le chef de Baham avec 2 sculptures de serviteurs, décor cauris (frl_C_b_03_209). Fonds Raymond Lecoq, Bibliothèque Éric-de-Dampierre, LESC/CNRS, Université Paris Nanterre.

Statue de Ngonnso, fondatrice du royaume Nso au Nord-Ouest du Cameroun, exposée au Musée HUMBOLDT à Berlin jusqu’à l’été 2022. Le gouvernement allemand a annoncé sa restitution en juin 2022. Fogha, 2022.