L’Université des Mutants, sur l’île ouverte de Gorée, peut être un poste émetteur d’idées-forces vitales qui permettront à l’Homme-Atlas de porter le poids grandissant de la planète. Et d’abord d’assumer son propre poids en tant que microcosme responsable du macrocosme universel.
Muter ou périr.
Muter ensemble, ou périr ensemble.1
Le passé délaissé refait parfois surface. L’histoire qui suit commence ainsi : le 1er mai 2017, de retour d’un colloque à l’Université Gaston-Berger de Saint-Louis (pendant lequel j’apprends la disparition de Joe Ouakam2), je visite l’île de Gorée et décide, appareil photo en main, de sortir de ses sentiers battus. Au fond de la place qui jouxte la Maison des Esclaves, tout au bord de l’océan, je bute sur ce qui ressemble aux casiers d’un meuble de bureau en fer, dégorgeant de documents divers à la merci des mouettes, du soleil, des embruns et de la rouille.
Cet essai visuel retrace la rencontre fortuite avec un lieu oublié, voué à une lente destruction, l’Université des Mutants sur l’île de Gorée, au large de Dakar.
Érika Nimis, extrait de la série Mutants, 2018.
La rouille n’exprime-t-elle pas le dépérissement des métaux, de nos peaux, de nos corps ?
Les dieux du temps soufflent leur poussière, posent leur mille et une toiles d’araignée dans les seins et l’âme de nos œuvres.
(…)
Les architectes que nous sommes déposent les constructions sablonneuses au seuil de l’océan, voient le flux et le reflux de la mer emporter ces belles œuvres par la colère des vagues ; voilà le secret de notre acharnement quotidien : reconstruire est notre sacerdoce, notre espérance n’est pas de démolir…
L’État est pris dans les entrailles du temps, s’inscrit dans les poubelles de l’éphémère. Nous autres « créateurs » entendons déposer nos enfants dans les berceaux de la mémoire de l’époque…3
Ces vers du poète Thierno Seydou Sall dédiés à un « être insulaire » entrent en résonance avec cette photographie de laquelle tout est parti, et traduisent avec justesse ce qui motive ma pratique artistique qui est de « reconstruire » à partir des « poubelles de l’éphémère ».
Je m’approche de ce gisement d’archives abandonnées pour tenter de déchiffrer les documents papier devenus pour certains illisibles, et remarque, entre revues et fascicules, quelques factures et lettres adressées à l’Université des Mutants de Gorée. La machine de l’imaginaire se met en route. Passé l’euphorie de la découverte, je me mets en quête d’informations sur cette université au nom tout droit sorti d’un roman d’anticipation. A-t-elle seulement existé ? Internet satisfait mes premières interrogations et j’acquiers, quelques semaines plus tard, un précieux document vendu par un couple américain ayant jadis vécu au Sénégal : le livret du stagiaire, le mutant, édité à l’inauguration de l’université en janvier 1979.
Couverture du fascicule « le mutant »
Et sa première page : photo prise le jour de l’inauguration de l’Université des Mutants. Gorée, le 6 janvier 1979. DR.
Couverture du fascicule « le mutant », et sa première page : photo prise le jour de l’inauguration de l’Université des Mutants. Gorée, le 6 janvier 1979. DR.
De retour à Gorée en janvier 2018, dans le cadre d’une résidence artistique à Raw Material Company4, je finis par localiser le bâtiment de l’université. Désormais fermé au public et dans un état d’abandon, il se trouve sur la rue Go-05 qui borde le port de Gorée, dans la pointe nord de l’île, en marchant vers le fort d’Estrées.
Depuis lors, j’ai pris et repris la chaloupe de Gorée, avec pour seul objectif de saisir photographiquement les derniers souffles de cette aventure intellectuelle. À la manière d’une archéologue, j’ai sondé et fouillé inlassablement la bâtisse coloniale décrépie aux murs ocres et volets verts défraîchis, où l’on devine encore les restes de débats intellectuels vifs.
Le bâtiment, en attente d’accueillir les futurs bureaux administratifs de la Fondation du Mémorial de Gorée, est désormais quasi-vide. Restaient, lors de mes passages en 2018, dispersés dans la cour et les différentes salles, quelques artéfacts témoignant de son passé : des chaises, un projecteur, mais aussi des œuvres sculptées sur pierre et bois de provenance africaine et indienne, ainsi qu’une bibliothèque en voie de disparaître.
Le choix d’implanter cette université sur l’île de Gorée, ancien comptoir d’esclaves, symbole de l’histoire traumatique de la traite transatlantique, va de soi en 1978. En effet, ce lieu de pèlerinage pour les Afro-descendant.e.s américain.e.s est, depuis peu, inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Le projet de cette Université des Mutants vient donc à point nommé et fera partie du plan de valorisation de Gorée, devenue contre vents et marées « l’île mémoire »5, en dépit des controverses6.
Vidéo tournée dans le cadre de l’exposition Mutants, Galerie passage des membres, Centre d’arts actuels Skol, Montréal, mars 2021. Lecture d’un extrait du mutant, c. 1979, p. 9-10.
Les extraits lus dans cette vidéo reprennent les idées phares du principal initiateur de cette utopie insulaire, l’écrivain et homme politique Roger Garaudy (1913-2012), ami du président Léopold Sédar Senghor qui lui a confié le démarrage de « l’Université des Mutants pour le dialogue des cultures »7. À cette époque, Garaudy intervient en tant que « Directeur de l’Institut International pour le Dialogue des Civilisations » et n’est pas encore l’intellectuel controversé qu’il deviendra dans les années 19908. Ce projet, soutenu par des organisations internationales telles que l’UNESCO et le PNUD, a pour principale mission d’« appeler des hommes à inventer un avenir inédit »9. Ce sont là les mots de Garaudy qui poursuit, dans son discours d’ouverture à Dakar fin 1978 :
Des millions d’hommes aujourd’hui parmi les porteurs d’avenir, cherchent à concevoir et à vivre des rapports nouveaux entre l’homme et la nature, entre l’homme et l’homme, entre l’homme et le divin, et cela n’est possible que par un dialogue avec les cultures, les sagesses, les religions qui ont conçu et vécu ces rapports.10
Pour ce faire, Garaudy prône l’instauration d’« un nouvel ordre culturel mondial », revendication chère au président Senghor11, condition sine qua non d’un nouvel ordre économique mondial12.
Le projet de l’université des mutants, articulé sur deux principes : le développement endogène et le dialogue des civilisations, correspondait parfaitement à la civilisation de l’universel dont rêvait Senghor, articulée sur l’enracinement dans les valeurs de la Négritude et l’ouverture aux apports étrangers. Le problème pour chaque homme ou femme de chaque civilisation, affirmait Senghor, est de s’enraciner au plus profond de sa propre civilisation pour mieux s’ouvrir aux pollens fécondants venus des quatre horizons.13
Le discours de Garaudy s’inscrit par ailleurs dans la droite lignée du Club de Rome qui a publié en 1972 un manifeste, Les Limites à la croissance14, connu sous le nom de « rapport Meadows » du nom de ses deux principaux auteurs, première étude pointant les risques de catastrophe environnementale liés à la quête de croissance économique à partir de ressources limitées.
Pour saisir encore mieux l’esprit de ce lieu en friches, je concentre mon attention sur la pièce15 où bat encore le pouls fragile de cette institution « mutante » : la bibliothèque16 qui conservait encore en 2018 sur ses étagères poussiéreuses pêle-mêle des ouvrages savants sur les cultures du monde, des archives administratives et surtout quelques mémoires de stagiaires appelés « mutants ».
Ces archives abandonnées aux bestioles et aux intempéries n’ont fait l’objet d’aucun soin particulier. L’université a été dissoute en 200517 par l’opposant historique de Senghor, Abdoulaye Wade, devenu président à son tour en 2000.
Érika Nimis, extraits de la série Mutants, 2018.
Cette plongée en apnée dans les rayons de la bibliothèque de l’Université des Mutants donne un aperçu de ce lieu de production intellectuelle qui aspirait à un nouvel ordre culturel mondial.
L’Université des Mutants doit s’armer au départ d’un regard pan-humain, d’une sympathie sans rivage, d’une stratégie œcuménique où chaque continent apparaîtra à son tour au centre focal d’une nouvelle cosmologie au service de l’homme. Dans ce contexte, l’Afrique, au lieu d’être un terrain vague, un continent-minerai, abandonné à l’érosion culturelle des techniques importées, devrait être protégée et revigorée comme « cœur de réserve »18.
Ce sont là les mots de l’historien Joseph Ki-Zerbo qui fut l’une des sommités invitées à venir animer les séminaires et les débats de l’Université des Mutants. L’expression « cœur de réserve » semble renvoyer au poème d’Aimé Césaire, « Pour saluer le Tiers-Monde », écrit en 1959 pour célébrer l’avènement des indépendances africaines.
Un journaliste du Monde ayant assisté à l’inauguration de l’université en janvier 1979 ajoute d’autres détails importants sur les missions et le fonctionnement de cette université, à travers le témoignage du ministre de la Culture de l’époque :
M. Assane Seck, ministre d’État sénégalais chargé de la culture, ardent défenseur du projet puis de sa mise en œuvre, proclame : « Il nous faut trouver un raccourci dans notre effort de développement. Si nous persistons à suivre les pays développés, l’écart qui existe déjà entre eux et nous ne cessera de se creuser. Comment trouver ce raccourci ? Il faut chercher. Sur quelles bases ? » L’Université s’efforcera de les édifier. Le moyen ? « Le dialogue des cultures qui est une idée fondamentale. Il faut discuter avec les autres pour élaborer un développement endogène. Si nous arrivons à cela, nous résoudrons le problème du bonheur de l’homme, de la satisfaction des besoins. C’est un problème fondamental, pas une histoire de spéculation culturelle. C’est une question de survie. »
Ceux qui ont commencé à frayer ce ‘raccourci’ sont pour la plupart des fonctionnaires. Un seul directeur de société dakarois côtoie le directeur adjoint des affaires culturelles du Togo, le rédacteur en chef de l’agence zaïroise de presse, un conseiller de l’école des cadres du Mouvement populaire de la révolution du même pays, un ethnologue et un directeur provincial de l’information du Cameroun… Cinq jours par semaine, ils consacrent deux heures le matin et autant l’après-midi à ces réunions, que le directeur veut aussi éloignées que possible d’un enseignement ex cathedra. Le reste du temps se passe en travaux de petits groupes qui se constituent et établissent eux-mêmes le programme de leurs réflexions, ou en lectures à la bibliothèque. L’université comprend aussi un petit auditorium où peuvent être projetés des films.19
L’Université a connu plusieurs directeurs : le premier a été l’historien Iba Der Thiam (décédé en 2020), puis le Ministre-conseiller à l’Ambassade du Sénégal en France, ancien membre du Comité des droits de l’homme des Nations Unies, Birame Ndiaye à partir de 1981 qui, en partenariat avec ENDA TM (Environnement, Développement et Action dans le Tiers Monde) « [a lancé] un programme de longue haleine visant à repenser les administrations africaines »20 et enfin, le philosophe et politologue Massaër Diallo, jusqu’à la fermeture de l’établissement en 2005. On peut citer également Stanislas Spero Adotevi, professeur de philosophie et d’anthropologie, présent dès les tout débuts du projet et ayant participé à la rédaction des documents initiaux, de même que l’écrivain Pascal Bekolo Bekolo, alias Pablé Mongo, pilier de l’Association des Mutants d’Afrique, créée au démarrage du projet, le 10 avril 197921.
Bribe par bribe, je tente de reconstituer l’histoire de cette université qui a accueilli, tout au long de son existence en dents de scie22, au gré de ses finances, des rencontres internationales23, même si beaucoup de zones d’ombre demeurent. Pascal Bekolo Bekolo, présent dès le démarrage du projet, a écrit, à ma connaissance, le seul article réflexif sur l’Université des Mutants24. Comment, par exemple, sont sélectionné-e-s les candidat-e-s à la mutation ? Beaucoup sont des fonctionnaires, des universitaires et certains même des religieux, comme le Belge Joseph Boly qui publiera d’ailleurs le récit de son expérience25.
Un lieu déchu ne peut continuer d’exister que si celles et ceux qui l’ont fréquenté et animé, peuvent encore en parler. Je partage ma « découverte » avec des intellectuel.le.s et des artistes sénégalais.es de différentes générations, je fais une présentation de mon travail à Raw Material Company en février 2018 : cette histoire est alors peu connue, considérée comme opaque, elle suscite même des sentiments mitigés, voire une certaine indifférence, car, crois-je comprendre, elle est associée au (pesant) héritage de Senghor26.
L’Université des Mutants, sise dans une île sereine, accrochée dans un canot de sauvetage au flanc du vaisseau Afrique, est propice à l’illumination de la conscience, mais elle ne doit pas être un îlot intellectuel contemplatif, réservé à une poignée de privilégiés. À quoi servirait un prophète monologuant dans le désert ou même dans une oasis sans compter qu’avec l’accélération de l’Histoire, les prophètes d’aujourd’hui ne disposent plus de mille ans pour annoncer l’événement.27
Cette mise en garde de Ki-Zerbo contre la tentation des Mutants de Gorée de vivre hors du monde, hors du temps, me conduit à vouloir interroger plus largement le concept de « mutant » au regard de l’histoire intellectuelle et politique du Sénégal de cette période durant laquelle ont émergé plusieurs mouvements artistiques et militants tels que le Laboratoire Agit’Art (1973) ou le Front culturel sénégalais (1977)28. Deux figures parmi les plus marquantes de cette époque, Omar Blondin Diop (1946-1973) et Joe Ouakam (1945-2017), sont aujourd’hui qualifiés eux-mêmes de « mutants », mais sans lien apparent avec l’Université. Ainsi, dans l’essai documentaire de Vincent Meessen, Juste un mouvement (2021), qui retrace le parcours et l’héritage d’Omar Blondin Diop29, l’un des protagonistes du film qualifie O. B. Diop de « mutant », autrement dit « un homme d’un type nouveau qui a voulu changer les temps »30. Le poète Amadou Lamine Sall, quant à lui, dans son hommage posthume à Joe Ouakam, le présente également comme un mutant qui « [venait] d’un autre univers, d’une autre réalité, pas celle falsifiée des hommes de l’argent et du mensonge »31, un mutant qui, aux dires de plusieurs témoins, aurait d’ailleurs pris part aux conférences et débats organisés à l’Université. Que ne donnerais-je pas pour retrouver la trace de ses passages chez les mutants de Gorée !
Feu l’Université des Mutants ne semble survivre aujourd’hui qu’au travers des souvenirs de celles et ceux qui l’ont fréquentée et de quelques archives et artéfacts qui, bien qu’à l’état de gisants, sont des portes ouvertes vers de nouveaux possibles32. En guise de conclusion provisoire à un travail de recherche en cours, laissons la parole à Philippe Hazoumé, l’un des doyens de l’île de Gorée, qui a travaillé à l’Université des Mutants du premier au dernier jour. Il a occupé plusieurs postes au sein de l’établissement, assurant, entre autres, la logistique des séminaires et des conférences publiques. Dans cet extrait de trois minutes, tiré d’un long entretien réalisé à l’université le 1er février 2018, il évoque avec émotion la vie du lieu, devenu en quelque sorte le gardien de sa mémoire, et donne une définition du terme « mutant » qui est celui ou celle qui mute, c’est-à-dire qui change sa vision de la vie, sa vision du monde, afin d’assurer un avenir à l’humanité.
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Joseph Ki-Zerbo, « Muter ou périr », texte-discours prononcé à l’Université des Mutants et publié dans le Guide de l’Université des Mutants, Dakar, NIS, 1979, pp. 4-5. ↩
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Aboubacar Demba Cissokho, « Issa Samb “Joe Ouakam”, artiste intégral », C&, le 28 avril 2017 [en ligne]. ↩
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Thierno Seydou Sall, « Lettre à un être insulaire », Bouffées délirantes, éditions Lettres de Renaissances, coll. Paroles arc-en-ciel, 2019, p. 39. [NdR : voir sa contribution au premier numéro de la revue, « Plaidoyer pour la résurrection de l’Institut Fictionnel d’Afrique Noire » (2018).] ↩
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UNESCO, Gorée: island of memories, 1985. L’Université des Mutants est mentionnée dans cet ouvrage [en ligne]. ↩
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Hamady Bocoum et Bernard Toulier, « La fabrication du Patrimoine : l’exemple de Gorée (Sénégal) », In Situ, no. 20, 2013. Dossier « Les patrimoines de la traite négrière et de l’esclavage ». [en ligne]. ↩
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Les discours inauguraux de Roger Garaudy et de Léopold S. Senghor sont disponibles en ligne sur le site de la Fondation Senghor et publiés dans le no. 17 de la revue Éthiopiques, paru à l’occasion de l’inauguration de l’Université des Mutants en janvier 1979. L’intégralité du discours de Senghor qui soutient l’avènement d’un nouvel ordre culturel mondial est consultable à la Bnf : Léopold Sédar Senghor, « Pour un nouvel ordre culturel mondial », discours imprimé, Paris, 28 novembre 1978, 9 f. ↩
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Pour une biographie de Roger Garaudy, lire la notice GARAUDY Roger, Jean, Charles par Michel Dreyfus, publiée dans le dictionnaire biographique Le Maitron version mise en ligne le 1er juin 2009, dernière modification le 24 février 2022. ↩
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Roger Garaudy, « L’Université des Mutants de Gorée », Éthiopiques, no. 17, 1979 [en ligne]. ↩
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Ibid. ↩
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Extrait d’entretien avec Léopold Sédar Senghor, Le nouveau vendredi, émission du 21.08.1981, Radio-Canada, archive de l’INA [en ligne]. ↩
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Roger Garaudy, « L’Université des Mutants de Gorée », op. cit. ↩
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Pascal Bekolo Bekolo, « L’Université des Mutants : une utopie universaliste récupérable ? », Université de Yaoundé 1, Actes du colloque sur Senghor 10 janvier 2002, 2003, pp. 75-82. ↩
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Donella H. Meadows, Dennis L Meadows et al., 2003, Les limites à la croissance (dans un monde fini), Paris, Éd. Rue de l’Échiquier, coll. L’écopoche. ↩
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Les locaux de la Fondation Léopold Sédar Senghor, implantée à Gorée depuis 1975, sont choisis pour accueillir l’Université des Mutants. ↩
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L’UNESCO a alloué un budget de 3000 US$ pour garnir les rayons de cette bibliothèque à sa création. ↩
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La loi n°2005-08 du 22 juillet 2005 portant dissolution de l’Université des Mutants pour le Dialogue des Cultures est accessible à ce lien. De même que la loi n°81-03 du 2 février 1981 portant création de l’Université des Mutants pour le Dialogue des Cultures est disponible ici. ↩
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Joseph Ki-Zerbo, « Muter ou périr », op. cit. ↩
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Michel Kajman, « L’Université des Mutants de Gorée. Inventer l’Afrique de demain », Le Monde, 26 février 1979 [en ligne]. ↩
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Étienne Le Roy, « L’administration dans un contexte pluriculturel : Université des Mutants et ENDA Tiers Monde, Gorée-Dakar, 16-19 avril 1984 », Politique africaine, n. 15, oct. 1984, pp. 121-122. ↩
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Guide de l’Université des Mutants, 1979, pp. 26-27. ↩
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La démission de Senghor fin 1980 a d’emblée fragilisé ce projet dont il était l’initiateur. ↩
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Jean de La Guérivière, « La chaloupe pour la démocratie », Le Monde, 24 février 1986. [en ligne]. ↩
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Pascal Bekolo Bekolo, « L’Université des Mutants : une utopie universaliste récupérable ? », op. cit. ↩
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Joseph Boly, Le journal d’un mutant de l’île de Gorée, essai, Coopération par l’Éducation et la Culture, Bruxelles, 1987. Préface de L. Sédar Senghor. ↩
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L’héritage tant intellectuel que politique de Senghor est constamment réinterrogé, comme lors de cette séance de colloque aux Rencontres des études africaines en France à Toulouse en juin 2022. ↩
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Joseph Ki-Zerbo, « Muter ou périr », op. cit. ↩
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Sur le Front culturel sénégalais, écouter « Débat : Agir le bien commun #2 », Kër Thiossane, Dakar, 26 mai 2016 [en ligne]. ↩
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Fait troublant, Omar B. Diop a connu une fin tragique à quelques pas de la future Université des mutants : transféré au fort militaire d’Estrées (prison politique sous Senghor), il est jeté au cachot disciplinaire pour un mois et meurt des suites de coups reçus dans la nuit du 10 au 11 mai 1973. Voir Lettre de Dakar par une libre association des individus libres, Paris, Éditions Champ Libre, 1978. ↩
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Vincent Meessen, bande-annonce de Juste un mouvement, 108 min, couleur, HD, 2021, 33’’ de la bande-annonce [en ligne]. ↩
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Amadou Lamine Sall, « Joe Ouakam est mort », Seneplus, 29 avril 2017 [en ligne]. ↩
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Un lot de mémoires rédigés par des mutants, rescapé de la bibliothèque de l’Université, a été sécurisé en 2018 et fait actuellement l’objet d’une numérisation, dans le but de faciliter et d’encourager de futures recherches sur l’Université des Mutants. À suivre. ↩